dimanche 29 mai 2011

Je suis revenue de mon Pèlerinage, riche des rencontres merveilleuses

Durant mon pèlerinage vers Jérusalem,j'avais entrepris de cheminer dans une démarche de Paix, à la rencontre de l'Autre dans ses spécificités et ses différences en matière de langue, de coutumes et de rites.
J'avais choisi de marcher seule avec mon sac à dos, suivant un itinéraire que j'avais tracé, mais pouvant adapter mes étapes au jour le jour selon ma forme, mes envies et les conditions climatiques. Je m'étais donné six mois pour me rendre au bout de mon projet et j'avais évalué un budget suffisant pour y arriver.
Dans mon sac de 13 Kgs, en plus de vêtements légers isothermes ainsi que de la nourriture pour 24h, je transportais un sac de couchage et un matelas, ayant fait le choix de pouvoir m'installer pour dormir dans n'importe quel lieu abrité. Je n'ai pas porté de tente à cause du poids et du risque à m'installer seule au milieu de nulle part...

En Italie, j'assistais à la messe quotidienne et j'ai pu loger dans des accueils pèlerins jusque Rome où j'ai toujours laissé le prix demandé ou une"offerte"(offrande). Le temps le permettant, j'ai dormi aussi dans des cabines de plages ou une maison en travaux.
Le reste du temps, j'ai demandé aux paroissiennes où je pouvais m'installer. Si je ne trouvais pas de salle paroissiale, de foyer d'hébergement ou de communauté religieuse, j'allais à l'hôtel, même si le coût s'avérait onéreux.

En Grèce, j'allais dans un bar où je demandais aux hommes où je pouvais m'installer quelque part: 2 familles orthodoxes m'ont ainsi accueillie et une famille de restaurateurs m'a trouvé un canapé dans un bureau médical. A Thessalonique, j'ai été hébergé chez les Lazaristes, seule communauté chrétienne rencontrée.

A partir de la Turquie, le contact s'est fait autour d'un thé et j'ai fait confiance aux familles qui m'offraient l'hospitalité. J'ai aussi dormi dans des salles municipales grâce au Mouktar du village. Dans les villes, j'allais dans des petites pensions ou des hôtels.

De tout mon périple, j'ai rencontré les meilleurs accueils dans les très nombreuses Familles Musulmanes qui m'ont ouvert leurs maisons avec une humilité et une générosité remarquables,empruntes de curiosité justifiée face à cette "routarde" qui traversait leur pays, bravant les intempéries avec son gros sac au dos,son sourire et ses quelques mots de leur langue appris en marchant...
On m'offrait d'abord un thé, puis un repas et un matelas, parfois même un lit. Et toujours de l'eau chaude pour ma toilette et du feu pour me réchauffer.
Les échanges avec les enfants et les femmes étaient remplis de fous rires et de sourires de connivence surtout quand j'avais poussé quelques cris d'animaux pour parler des miens ou des leurs...
J'ai toujours dit que j'étais chrétienne et ils me répondaient que l'on était frères!
J'arrivais même à échanger sur les Prophètes que nous avons en commun dans nos deux religions. Parfois,ils me demandaient de penser à eux devant la Mosquée El Aqsa.

La palme d'or revient aux Merveilleuses Familles Syriennes qui venaient me chercher sur le bord de la route et m'emmenaient chez elles, parfois tôt dans la journée.
Pourtant, c'est un pays où je me suis sentie surveillée, contrôlée, et où "on" a trouvé le moyen de verrouiller mon blog...
Je pense beaucoup à eux et j'espère qu'ils vont pouvoir maintenant trouver la paix!

Je savais qu'en ayant une attitude personnelle de tolérance, d'écoute, de respect et d'humilité, je recevrais beaucoup en retour: Mes espérances ont été dépassées et je suis contente d'avoir pu vivre ces moments forts!

Je n'oublie pas les quelques merveilleuses communautés et familles chrétiennes de Turquie, de Syrie et de Jordanie qui m'ont permis de me ressourcer et d'expérimenter la prière en langue arabe. Eh oui, on prie Allah quand on est chrétien au Moyen-Orient...

Au retour de ce long périple qui m'a amenée en Terre Sainte, j'ai quelques voeux pieux:
J'aimerais maintenant que l'on arrête de faire l'amalgame entre les musulmans modérés très nombreux et les quelques extrémistes qui font parler la poudre!
J'aimerais qu'on les respecte dans leur croyance comme ils ont respecté la mienne chaque jour.
J'aimerais que l'on arrête de traiter quelqu'un de "sale arabe"! Un arabe est une personne de langue et de culture arabe, mais qui peut aussi bien être chrétien, musulman ou juif! Que l'on traite plutôt de sale chrétien, de sale musulman ou de sale juif...

dimanche 27 mars 2011

Conseils aux futurs Pèlerins de Jérusalem

Lors de mon entrée dans l'état d'Israel, mon passage en Syrie a posé problème parce que les relations entre les 2 pays ne sont guère cordiales, même si des pourparlers sont en cours pour une restitution probable du Golan à la Syrie, si longtemps après la guerre des 6 jours...
Je savais qu'il ne fallait pas parler de ma destination finale en Syrie afin de ne pas attirer de soupçons et j'ai juste parlé de mon désir d'aller en Jordanie à Petra puis Aqaba, avant de repartir en avion vers la France.
Le fait de ne pas avoir de téléphone portable, de camera ou d'appareil photo a pû parfois rassurer certains, aussi je n'ai pas eu de problèmes dans ce Pays, aux Habitants si chaleureux et si généreux dans leur accueil, même si le comportement répréssif de leur gouvernement les fait réagir maintenant comme d'autres nations avant eux... Je me suis sentie parfois surveillée mais sans gêne pour mon avancée.
Je conseille d'ailleurs vivement la Syrie aux Touristes, car c'est un pays très interressant et riche en patrimoine témoin du Passé.
Il faut absolument que les futurs Pèlerins vers la Ville Sainte demandent, en venant de la Turquie, l'apposition du visa syrien sur une feuille volante: le visa coûte d'ailleurs plus cher (60€ au lieu de 22€) si on le demande en France et n'est valable que 3 mois à partir de la date de la demande!
Il est recommandé, pour faciliter l'entrée dans l'état d'Israel, d'y avoir une réservation dans un lieux d'hébergement ainsi qu'un billet retour...
J'ai passé de merveilleux moments de partages, de rencontres et d'échanges durant ce lent et long cheminement qui ne me feront jamais regretter de l'avoir fait...
Je suis allée à la rencontre de Communautés Chrétiennes Orientales que je ne connaissais pas auparavant et j'ai pû constater leur bonne entente avec les autres Communautés Religieuses dans tous les pays, sauf en Israel.

vendredi 25 mars 2011

Quelle palestine pour les Palestiniens? suite

Maintenant que je suis rentrée en France,je peux enfin exprimer mon ressenti sur la fin de mon Pèlerinage...
Je suis arrivee dans ce Pays en entrant par la Cisjordanie, grand territoire palestinien de plus en plus morcelé par les colonisations juives, qu'elles soient agricoles ou citadines. Tout bon observateur peut distinguer d'ailleurs les propriétaires des terrains à l'état des cultures: bien irriguées chez les Colons, peu pourvues en eau chez les Palestiniens gravement rationnés... Les irrigations intensives ont fini d'ailleurs par appauvrir le Jourdain,seul fleuve desservant à la fois l'Etat et la Jordanie voisine qui souffre aussi de cet état de fait.
Au niveau général des conditions de vie dans l'Etat,il faut savoir aussi que seulement 10% des eaux usées par les implantations israelites sont recyclées et le reste est déversé sans scrupule dans les nappes desservant les autres zones... Dans les quartiers musulmans de Jérusalem, les ordures sont souvent "oubliées" par les ramassages, renforçant l'idée que les Musulmans sont sales et peu soucieux de leur environnement(les Chrétiens de ces quartiers subissent la même discrimination). Un argument de plus pour justifier des expulsions régulières pour raisons sanitaires, maisons détruites et vite remplacées par des implantations d'immeubles à usage exclusif des Juifs, avec beaucoup d'espaces verts et de zones de jeux pour les enfants, dans un parc bien fermé et gardé!
A Jérusalem, les flancs du Mont des Oliviers sont recouverts chaque jour un peu plus de tombes agrandissant les immenses cimetières juifs, continuant à gagner sur les zones "évacuées". Ils sont ainsi assurés d'être les premiers à partir, au moment du jugement dernier...
Les ghettos palestiniens, eux, n'offrent guère de place pour jouer aux nombreux enfants qui y habitent, à cause de la haute densité de population concentrée dans un petit espace, cernés par les murs-frontières de l'infamie, si difficiles à franchir pour les habitants n'ayant pas la nationalité israelienne. Il y a de nombreux camps de réfugiés, pour la plupart aux maisons en béton, qui se retrouvent de plus en plus enclavés.
Le mur de Berlin, si décrié et à juste titre finalement démoli,n'était rien à côté de ces murs de l'infamie d'une hauteur de plus de 8m, avec miradors et filtrages draconiens, et grandes zones désertifiées et barbelées alentours; un cimetière musulman de la zone de Béthléhem a même été amputé d'un morceau où se trouve le tombeau de Rachel devenu inaccéssible aux fidèles.
J'ai moi-même ressenti, en passant à pied l'un de ces murs, la peur et le sentiment d'insécurité engendrés par un parcours de franchissement digne des couloirs menant les bêtes aux abattoirs... Curieusement, je me suis sentie mieux de l'autre côté et mon court séjour dans le Camp d'Aïda a contribué à me retaper au niveau moral après tant de sentiments de malaises envers cette situation dont j'avais vaguement entendue parler et que je pouvais maintenant palper et estimer à sa dure réalité...
Vous me direz que ces longs mois à cotoyer les musulmans, à fréquenter leurs foyers et leurs coutumes,ont terni l'objectivité de mon jugement.
Les Palestiniens, qu'ils soient Chrétiens ou Musulmans, souffrent tous de la même manière de la situation inextricable qui leur est imposée depuis des années, malgré les multiples résolutions de l'ONU qui ne sont pas respectées...
Afin de ralentir les départs de Chrétiens, certaines Communautés religieuses ont fini par construire des lieux de résidences pour les chrétiens pauvres sur les terres d'anciens monastères: les loyers y sont adaptés à leurs revenus et ils ne risqueront plus l'expulsion.
Quand je suis arrivée à Jericho, j'ai reçu un très bon accueil des Palestiniens et de leur police touristique qui m'a indiqué un raccourci par les montagnes du djébel pour rejoindre la Ville de Jérusalem. En empruntant cet itinéraire nettement plus court et plus agréable, j'ai pû cotoyer des bédoins sédentarisés dans leurs campements par la situation d'enfermement de plus un plus intense de leur territoire, gardant péniblement quelques brebis ou chèvres,quand ils sont chanceux,sur des terres ingrates dont ils peuvent être expulsés à tout moment.
En zone palestinienne, les polices locales ne portent la plupart du temps qu'une longue matraque, alors que les policiers ou soldats israeliens,en uniformes ou en civil ont tous des armes imposantes, y compris en zones urbaines et touristiques, notamment autour des Lieux Saints de toutes confessions.
Autour des villes ou villages palestiniens, des collines ont été déboisées entièrement pour implanter des zones résidentielles, avec routes spécialement construites pour les desservir; la sélection pour les circulations de véhicules se fait par les plaques d'immatriculations différentes selon les différents critères d'appartenance religieuse ou géographiques. Les check-points ne sont d'ailleurs pas les mêmes selon l'origine du véhicule.
Les quelques palestiniens de Jérusalem, ayant accepté de garder la nationalité israelienne, sont un peu plus libres de leurs mouvements mais ne peuvent recevoir la visite du reste de leur famille qui réside dans d'autres zones.
Comment un Peuple et des Religieux, qui ont tant souffert par le passé des discriminations, des mises en ghettos, d'enfermements et d'exterminations par les nazis, peuvent reproduire à ce point des situations au combien difficiles pour les autres? La Religion peut-elle tout permettre sans respecter les Autres?
J'aurai voulu, par respect envers les souffrances de tous ces Juifs exterminés et tous ces Justes qui en ont sauvé d'autres, me rendre au Mémorial de Yad Vashem! Ma souffrance morale envers cette situation de faits, ressentie comme une insulte, m'a empêché de faire cette démarche...
Malheureusement, bon nombre de Pèlerins des Lieux saints ne se rendent pas compte de la dure réalité, éblouis par les beaux quartiers qu'on leur montre et ne restant pas assez longtemps pour s'imprégner de l'ambiance, traversant rapidement les zones concernées quand ils s'y rendent...

vendredi 18 mars 2011

Quelle Palestine pour les Palestiniens?

Apres avoir passe quelques jours difficiles dans la Ville Sainte, j'ai continue mon Pelerinage vers Bethlehem et la zone palestinienne ou je me trouve actuellement, alors j'ose dire ce que j'ai sur le coeur...
Je me suis sentie mal a l'aise en visitant les differents quartiers de Jerusalem, tant j'ai ressentie la pression mise par la presence constante des soldats et polices israeliennes... Les quartiers musulmans sont colonises de plus en plus par les israelites et perdent leur authenticite. J'ai fortement ressenti le mepris manifeste des nouveaux habitants envers les musulmans!
Apres avoir visite Bethlehem durant 2 jours, me voici dans le Camp de Refugies AIDA ou je vais participer aux activites du Centre Culturel Al Rowad durant 2 jours.

samedi 12 mars 2011

Je suis a Jerusalem apres 4850 Kms

Apres le dernier message fastidieux de 3h,j'ai trouve refuge dans un famille musulmane,en ville pour la 1ere fois. Il etait trop tard pour reprendre la route. La nuit suivante, j'ai fait etape dans un petit hotel juste a cote du site de Jerash, le 2eme apres Petra par sa taille, que j'ai visite avec beaucoup de touristes, on est un vendredi et c'est aussi le jour de balades des locaux.
J'ai contourne Amman par une route tres frequentee et j'ai fait etape par miracle chez une chretienne: j'ai entendu des cloches sonner et je me suis laisser guider pour arriver a l'heure de la messe dans une petite eglise...
j'ai rejoint Madaba, ville traditionnelle des mosaistes ou l'eglise orthodoxe St Georges recele une tres ancienne carte de la Palestine en mosaique.
J'avais toujours mal au talon et j'ai decide d'arreter mon cheminement pour rejoindre Petra en bus, en m'evitant une semaine de marche sur une route dangereuse en lacets(la route des Rois). Sinon, l'autre route plus large passait par le desert avec beaucoup de circulation et peu de points de ravitaillements... J'ai eu la chance de rencontrer un groupe de touristes francais qui m'ont emmene et permis de visiter un centre de formation de mosaistes handicapes, la forteresse croisee de Kerak et surtout le site de Petra. J'ai paye mes repas et trouve une chambre pour routard dans leur hotel pour les 2 nuits. Le temps etait mitige a Petra avec parfois des deplacements de sable, mais le site est apparu dans toute sa splendeur pour notre bonheur!Et sans trop de coups de soleils...
Je suis retournee a Madaba en bus de ligne et j'ai repris de suite le chemin avec un temps moins clement et venteux.
Je suis passee par le Mont nebo d'ou Moise a appercu la Terre Promise avant d'y mourir. J'ai pu avoir une messe en polonais grace a un groupe de touristes.Puis, j'ai quitte le djebel pour faire etape dans la vallee. Une famille musulmane a la double nationalite jordano-americaine m'a accueillie et nourrie.
J'ai ensuite visite le Site du Bapteme du Christ dans la "Bethanie au dela du Jourdain" que Jean Paul II a visite peu de temps avant sa mort ( mosaique ou il est represente en compagnie du Roi et de la Reine)Ces 2 sites etaient source de grande emotion pour moi...
J'ai eu beaucoup de mal a entrer dans ce pays, etape finale de mon Pelerinage! J'etais suspecte parce que je n'avais pas de reservation d'hotel, pas de billet de retour, pas de personne connue sur place, et surtout je suis passee par un Pays pas du tout ami...( celui ou j'ai eu des problemes avec le verrouillage de mon blog...)
J'ai vraiment failli etre refoulee! J'ai finalement obtenu, apres pres de 3 heures de negociations(et d'enquetes je pense...)une autorisation de sejour de 2 semaines maxi. Arrivee a Jericho a 7h du soir, la nuit tombee m'a empechee de reperer un lieu d'accueil chretien, et j'ai finalement ete accueillie de facon tres sympa par cette categorie de population peu aimee ici, avec l'accord de leur police touristique...
Mon dernier jour de marche fut penible, a cause du souci que je m'etais fait, a cause de ma cheville qui en a rajoute, du temps froid et de la grande distance parcourue dans les djebels tres beaux mais interminables...
Je suis rentree dans la Ville par un passage dans un de ces murs comme ils en ont beaucoup. Je suis arrivee par hasard au Mont des Oliviers ou les Soeurs ont pu me diriger sur la Maison d'Abraham, lieu de passage de presque tous les Pelerins a la fin de leur cheminement de plusieurs mois; j'y ai trouve refuge dans des bungalows economiques, a cote des chambres confortables pour touristes.
J'ai commence ma visite de la vieille Ville et vais m'empresser de trouver un billet de retour pour uin depart avant le 24! Les personnes concernees seront prevenues de la date et de l'heure de mon retour...
Je pense aller a Bethleem a pied, y rester quelques temps, puis je verrai si je vais a Nazareth en bus, car tres eloignee.

jeudi 3 mars 2011

Sur le chemin de Damas

Tout d'abord, mon long silence est du a la censure qui sevit en Syrie et a empeche ma connection a Damas, suite a mes anciens messages. Parler de la Ville Sainte y est interdit dans les conversations(j'y ai fait attention), mais on est surveille aussi sur Internet... Du coup, je suis partie de Damas tres contrariee alors que j'avais tant de belles choses a raconter sur mon sejour en Syrie... La nuit suivante, j'ai ete malade avec une bonne intolerance alimentaire(surement des oeufs que mes hotes m'avaient prepare avec gentillesse) Mes forces ont bien diminue et apres seulement 25Kms de marche, j'ai pris un taxi collectif pour avancer d'une etape supplementaire pour la 1ere fois. Me voici donc en Jordanie ou la tolerance est nettement meilleure puisque leurs billets de 20 pounds representent Jerusalem... Me voila rassuree et je me suis precipitee vers le 1er internet-cafe, juste apres la frontiere.

Je vais maintenant vous parler de mon agreable passage durant 580 Kms en Syrie, ce qui fait maintenant 4580 depuis la France, et 1700 depuis mon nouveau depart.
J'ai visite Alep un vendredi alors une partie des souks etaient ferme et il y avait beaucoup de monde autour de la belle citadelle,jamais prise par les croises, situee sur une colline avec de larges fosses et de grosses murailles. Tres interressant quartier armenien avec ses belles facades aux claustras de bois. Malheureusement les eglises etaient fermees lors de mon passage, sieste oblige. Coiffeur syrien pour une coupe magistrale au prix de 4 euros, le turc etant a 10 euros. J'ai visite le monastere des Franciscaines, pres du Consulat de France, elles sont une vingtaine de syriennes, libanaises, egyptiennes et francaises et accueillent aussi les Pelerins, et ont u8n foyer de jeunes etudiantes de differentes confessions.
Le Carmel, ou j'ai loge, se situe pres de l'hotel Pullman dans le quartier des universites, et pres de la nouvelle cathedrale, consacree 8 jours auparavant.
Le fameux Hammam Nabogha El Nasri, recommande pour les femmes, est ferme pour grands travaux...
Apres 2 nuits passees au Carmel aupres des Soeurs et de Luc, je reprends la route vers le sud. Luc s'en va rejoindre le mythique Oronte par un chemin plus a l'ouest...
Les Soeurs m'ont fait la grande lessive et nous ont gate de bonnes choses matin et soir, avec une gentillesse extreme: un regal de se faire choyer comme cela...

J'ai ete accueillie plusieurs fois dans des familles d'eleveurs, avec plaisir, d'autant que mon vocabulaire arabe s'etoffe. J'ai meme eu droit a du mechoui.
A Hama, sur le bord de l'Oronte que je retrouve apres Antakya, j'admire les belles et tres anciennes norias geantes de bois qui servaient a doter en eau les batiments de la ville, mais aussi surtout a irriguer les cultures aux alentours, meme parfois avec des deniveles de 70 m, grace a un systeme d'aqueducs et de norias successives...
Jolies ruelles bien restaurees avec des ateliers d'artistes. Rencontre sympa avec des vacanciers de la region parisienne.J'ai passe ma 1ere nuit nuit en hotel depuis mon arrivee em Syrie.
En chemin, j'ai rencontre Julian, un jeune cycliste anglais qui repart chez lui apres un long periple.

Je trouve les Musulmans encore plus accueillants que les Turcs: Je n'ai eu que deux fois besoin de demander ou dormir; La plupart du temps, on m'appelle pour m'inviter ou on vient me chercher sur le bord de la route. Souvent, on m'offre d'abord un the dehors s'il fait beau, puis on me fait rentrer dans un salon: J'ai la meilleure place, pres du feu, les hommes a na gauche, les femmes et les enfants de l'autre cote. (Les poeles a petrole, bien sur, ont un ingenieux systeme de goutte a goutte) Ensuite, les voisins ou le reste de la famille defilent pour venir me visiter...
Il m'arrive tres souvent de refuser des invitations avant 14H, voulant marcher plus longtemps. Le depart est toujours difficile, car souvent on veut me garder.

La seule fois ou je me suis arretee plus tot, c'etait un jour de pluie accompagne de beaucoup de vent sur la route du Krak des Chevaliers, j'ai demande a une jeune femme ou je pouvais manger: Elle m'a repondu chez Maman et me voila dans la premiere famille chretienne que je rencontre. Plusieurs personnes parlaient anglais: je pouvais enfin dire le but de mon cheminement, sujet archi tabou en Syrie...
Ensuite, j'ai rencontre de plus en plus de villages tres peuples en chretiens, ayant d'ailleurs souvent des Vierges ou des Christ sur la facade. En Syrie, contrairement a la Turquie, les Chretiens sont plus visibles et bien acceptes. Et toute la zone d'Antakyia, ancienne province syrienne, voit la meme visibilite des eglises.
Il faut mentionner pourtant que les Chretiens d'Orient ont beaucoup souffert des mefaits des Croises( tueries et anthropophagie), cassant la bonne entente ancestrale entre Chretiens et Musulmans. Encore maintenant, les Eglises d'Orient en ressentent parfois les effets: L'Europe fut longtemps assimilee aux Croises, y compris dans les manuels a l'ecole. Cela change.

Heureusement que j'ai les cartes imprimees sur Google Maps et celles du Routard, car celles que l'on trouve mentionnent les anciennes frontieres de la Syrie avec une Syrie beaucoup plus grande(nostalgie des regions cedees a contre coeur a la Turquie, le Liban et Israel, surement) Pour un marcheur, une carte si peu fiable au niveau des frontieres peut entrainer des Kms supplementaires bien penalisant, et un risque de franchissement non voulu de frontiere.

A ce stade de mon cheminement, vues ma forme physique et la facilite des contacts avec les populations rencontrees, je crois que je pourrais etre candidate a Pekin-Express. Si mon ami Jacques, le Globe-Trotter, en avait l'envie et le temps, on pourrait faire une bonne equipe(qui sait...) Ce qui est drole, c'est que j'ai rencontre une syrienne ayant lu son livre et qui me demandait si je le connaissais: Quand je lui ai dit qu'il habitait mon village, elle n'en croyait pas ses oreilles.

Apres le Crac des Chevaliers, majestueux, encore en bon etat exterieurement, j'ai rejoint Homs, l'antique Emese sur l'Oronte. Apres avoir enfin trouve des chaussures etanches(pour un prix derisoire, fabriquees en Syrie), j'ai eu besoin de reposer mes pieds qui avaient souffert de la marche avec des chaussures aux talons dangeureusement uses, apres seulement 1400Kms...
J'ai trouve refuge pour 2 nuits chez les Soeurs Apostoliques des Saints Coeurs de Jesus et Marie, a cote de l'Eglise Melchite ou j'ai participe aux messes du samedi et du dimanche. Ces saintes femmes sont aussi adorables, m'ont fait la lessive et bien nourri. Je ne sais pas si j'ai maigri, mais a ce rythme la, je risque de reprendre. Ces Soeurs, comme beucoup de Congregations, avaient en charge une Ecole, mais l'ont perdu en 1964, lors d'une grande etatisation. Elles ont pu garder une partie des batiments pour elles, pour un foyer de jeunes filles et pour un centre d'accueil d'handicapes.Au fait, elles recherchent un couple d'educateurs ou d'animateurs pour le centre...
Quelques Kms apres Homs, la pluie s'est arretee, apres 5 jours et nuits sur 6. J'ai eu alors du soleil avec souvent du vent de face, ma figure a pris encore des couleurs, mais je la protege. Depuis Alep, la Temperature va de 13 a 22 degre.
Le paysage est devenu tres desertique, avec quelques rares villages et des arbres uniquement en bord de route. Je longe les montagnes enneigees du Liban a quelques dizaines de Kms, en arriere-plan des montagnes arides.
La plupart des villages en Syrie ont des maisons de couleur claire et aux toits plats. A l'approche des villes, parfois quelques toits pentus de tuiles rouges et des volets colores. Quel contraste avec les maisons colorees de la fin du parcours turc.
Mon talon m'a sacrement gene durant quelques jours et la marche avec les nouvelles chaussures m'a bien fatiguee...

J'ai fait une rencontre spirituelle tres intense avec la Communaute de Deir Mar Moussa El Habashi (Monastere Saint Moise l'Ethiopien) ou Musulmans et Chretiens se cotoient et prient ensemble le meme Allah en arabe, avec quelques traductions pour les visiteurs. Eh oui, moi aussi je prie maintenant Dieu en l'appelant Allah en arabe, comme tous les Chretiens d'Orient... Qu'elle merveille de rapprochement entre les religions. A Mar Moussa, le temps s'arrete pour oeuvrer pour la Paix et c 'est une etape importante pour moi, qui y reviendrai un jour plus longtemps... Beaucoup de visiteurs pour quelques heures, un nuit ou plus...
La Congregation de Mar Moussa a ete fondee specialement pour ce lieu unique par un jesuite le Pere Paolo qui a participe a sa restauration. Ils sont rattaches au rite syriaque catholique: Quelques freres et postulants logent avec les visiteurs masculins dans une partie exterieure. Les moniales et postulantes logent dans un monastere special et y accueillent quelques retraitantes. Nous les Visiteuses, nous logeons dans le Monastere primitif, autour des parties communes: terrasses, cuisine, salle a manger sur tente surelevee pour le soir. L'Eglise tres ancienne a 3 nefs sert de salle de priere a tous et possede de belles fresques en partie restaurees. L'ensemble est accroche a la falaise, en plein desert.
A Mar Moussa, j'ai rencontre Soeur Magnificat, ermite en Normandie, qui avait fait le meme cheminement seule en 1984.

En route, j'ai croise 2 cyclistes portugais, Rafael et Tanya, partis pour 2 ans vers la Chine.
Ensuite, j'ai loge a Ma'aloula, beau village accroche aux grottes et aux falaises, avec ses maisons de couleur, ses nombreuses eglises. Ma'aloula est l'un des derniers villages ou les habitants parlent l'arameen, la langue du Christ. Il y a eu en plus 2miracles sur des musulmanes dans 2 lieux de pelerinage tres visites, surtout le vendredi. J'ai dormi dans le couvent-orphelinat orthodoxe de Sainte Thecle, disciple de Paul et elevee au rang d'apotre pour ses actions.
Ensuite, je suis allee a Notre dame de Seydnaya, dans un couvent-orphelinat orthodoxe aussi.
Ces 2 derniers jours, j'ai marche sous un vent puissant et froid avec des averses.

Je suis arrivee a Damas ou je suis restee 2 jours, logeant dans un foyer a cote de l'archeveche syriaque catholique, dans le vieux quartier chretien. J'ai mange a la table de l'Archeveque maronite Mgr Samir Nassar, ami d'etudes de Mgr gardes, mon archeveque.
Encore sur les pas de St paul, j'ai visite sa chapelle ainsi que celle de St Ananie qui l'a baptise. Je n'ai pas manque de visiter les nombreux souks et la grande Mosquee des Omeyades(ancienne eglise) ou les musulmans honorent la tete de St Jean-Baptiste, precurseur de l'Islam.
A Damas, j'ai eu un temps tres changeant avec des giboulees et du soleil plusieurs fois dans la journee.

Me voici donc maintenant au Royaume de Jordanie.
A bientot avec un peu plus de regularite si Dieu le permet...

vendredi 11 février 2011

1300 Kms depuis Yalova, 4100 Kms depuis la France

Me voici a Alep,en Syrie ou je suis arrivee hier le 10 fevrier, apres 34 jours de marche dont 31 en Turquie.
Au niveau sante, quelques petits echauffements aux pieds, vite soignes. Par contre, j'ai traine une bonne bronchite durant plus d'une semaine: je me suis soignee avec le solumedrol et les paracetamol emportes et j'ai achete un petit pot de notre bon vieux vicks et des strepsil.
Apres mon dernier message, longue descente des hauts plateaux par une route encaissee avec superbes vues sur les belles montagnes enneigees. Passage de cols et villages les pieds dans la neige mais sous la pluie durant 2 jours.
J'ai eu la chance de partager un pic-nique dans la neige avec une grande famille de citadins rencontres en route, autour d'un barbecue improvise.
De plus en plus de clims dans les hebergements ont rendu difficile le sechage de mes chaussures.
Arrivee dans la plaine de Tarsus avec un temps plus doux, au milieu des orangers, mandariniers, pamplemoussiers roses, citronniers murs a point, et grenadiers (finis), plantations a perte de vue...Apparition de lauriers roses, vignes et figuiers, je me croirais chez moi! Les rosiers et narcisses sont deja en fleurs.
J'ai reussi a resister a la tentation de manger des figues de barbarie, en souvenir des mauvais moments passes en France et Italie, avec les multiples aiguillons plantes dans les joues et les levres...
A Tarsus, ville natale de Saint Paul, j'ai visite la derniere eglise Saint Paul transformee en Musee:j'ai su apres que j'avais rate de tres peu la grande fete de celebration de la conversion de Saint Paul... Tarsus se trouve aussi sur la mythique Route de la Soie.
Je suis accueillie a l'eglise St Paul d'Adana par le Pere Francis, seul pretre pour environ 120 chretiens de toutes confessions qui frequentent cet unique lieu de culte.
je loge 2 nuits dans une chambre donnant directement dans l'eglise.Le Pere et son employee m'ont reserve un accueil tres chaleureux. Je savoure un succulent poisson dans un petit restaurant.
Je me rends a Iskenderun en 3 jours. Il fait maintenant 10 a 16 degres avec parfois du vent venant de la mer. A Iskenderun, accueil tout aussi chaleureux chez les Franciscains qui sont 3 pour 300 catholiques, il y a d'autres confessions ayant un lieu de culte. Je me promene sur le front de mer en meme temps que beaucoup de Turcs en vacances.
Je quitte Iskenderun par la journee la plus eprouvante pour moi: 10h30 de marche dont 6h de montee vers le col et 3 de descente dans la vallee, a en faire palir les Pelerins qui connaissent la montee de Roncevaux! Et cela avec beaucoup de vent, les premieres eoliennes rencontrees tournent a fond! Je ne regrette pas la perte de mon baton, car finalement j'ai plus de stabilite face au vent.
A Antakya (Antioche), je suis hebergee par le Pere Domenico a cote de l'eglise St Paul. J'y rencontre le Pere Luc, originaire de la region d'Ars, cheminant depuis chez lui, parti le 1er aout par le nord de l'italie, la Croatie et la bulgarie avant de traverser la Turquie par Istanbul, Ankara et la Cappadoce... Rencontre spirituelle tres intense, je decouvre que beaucoup plus de nos prophetes que je pensais sont nommes dans le Coran, Jesus etant lui aussi reconnu comme prophete, et Marie citee aussi. Je visite aussi a Antakya l'eglise St Pierre dans un caverne, qui a recu la visite de St Paul et St Pierre, devenue un musee que les Turcs sont fiers de visiter. J'ai visite aussi une mosquee (ancienne eglise)ou se trouvent des tombeaux de chretiens, presentes a la visite dans de petits mausolees comme ceux des tombeaux de musulmans du musee de Mevlana de Konya.
Je dois reconnaitre que la France a des lecons a recevoir de la Turquie en matiere de constructions de routes nationales: la plupart sont a 2 fois 2 voies, avec un large bas-cote, les autres sont en cours d'amenagement... Quel bonheur pour le marcheur!
D'Antakya, j'ai marche 4 jours vers Alep dont 3 en Syrie.
Pour Noel, mais aussi pour les futurs Pelerins, le visa syrien est obtenu en moins d'une heure a la frontiere de Dar Bara pour 28 euros, alors que j'avais paye le mien 60 euros aupres de l'ambassade de Syrie a Paris! De toute facon pour ceux qui cheminent d'une seule traite, il faut le prendre au dernier moment car valable seulement 3 mois...
Je me mets vite a l'arabe en arrivant en Syrie, d'autant que suis accueillie dans 2 familles merveilleuses pour leur hospitalite et leur generosite! Les fous rires avec les jeunes filles et les enfants quand j'imite le cri de mes animaux ! Nous avons joue, danse avec bonheur... et mange tous ensemble. Le 1er jour, un des adultes parlait l'anglais, mais le 2eme jour, aucun...J'ai meme eu le lit parental pour dormir la 2eme nuit! Il m'est encore difficile de partir le matin surtout devant les pleurs de quelques enfants...
Pour Christiane, "Marhaba" veut dire "bienvenue" en arabe et non en turc qui a sa propre langue. En Syrie et en Jordanie, une seule langue l'arabe, celui du Moyen Orient et non celui du Maghreb, avec lequel il n'a en commun que peu de mots comme "choukrane" pour "merci", "chouia" pour "un peu" et "la" pour "non".
Je sejourne pour 2 ou 3 nuits au Carmel d'Alep ou les 7 soeurs dont 4 francaises sont adorables. J'ai retrouve le Pere Luc ici qui a celebre la messe ce matin pour la Fete de Sainte Bernadette, la aussi un clin d'oeil qui fait le lien avec mon cheminement sur la voie de Vezelay et mon sejour au couvent St Gildard de Nevers...
Je continue a recevoir regulierement des petits bonheurs sur ce chemin qui m'everveillent a chaque fois par leur symbolisme...
Ce matin, j'ai rendu visite au couvent des Franciscaines d'Alep qui accueillent aussi des Pelerins en route vers la Ville Sainte.
En Syrie, je dis que je me rends en Jordanie, en detaillant les lieux importants que je vais visiter en Syrie, comme le monastere de Mer Moussa et Ma'aloula que je ne veux pas manquer. Les chretiens se cachent moins ici mais il ne faut pas parler du pays de la Ville Sainte, sujet risque a aborder!
Surprise en arrivant en ville: beaucoup de femmes voilees completement alors qu'en Turquie elles n'avaient qu'un simple foulard... D'autres sont nue-tete!
J'envoie de gros baisers a ma famille, a Christiane avec des caresses a Belle, et aussi a mes mamies du village qui sont adorables de veiller sur mes animaux. Et j'envoie toute mon amitie aux autres. Inch Allah!

mercredi 26 janvier 2011

Eregli, 700 Kms apres mon nouveau depart!

A Afyonkarahisar apres mon dernier message, j'ai trouve une chose tres rare en Turquıe: un bar a pression ou j'ai pu succomber a mon pêche mıgnon, benefique aussı pour mes jambes. En effet ici on peut acheter partout la biere locale Efes mais il faut la boire en cachette (comme le raki que je ne bois pas) Sinon, je bois du soda local...
J'ai cotoye la neige de pres sans en recevoir. J'ai marche au milieu de vergers aux branches couvertes de gelee blanche sans souffrir du froid. İl a plu parfois la nuit mais je n'ai guere ete mouillee. 2 jours de brouillard ıntense avec beaucoup d'humidite m'ont apporte un gros rhume et je me suis soignee. Hier entre Karapinar et Eregli, j'ai marche durant toute la journee avec un vent vıolent, de la pluie ensuite des grêlons et je tousse maintenant: aussi aujourd'hui petite etape pour me retaper, acheter des pastilles et retrouver une meilleure forme (j'ai encore du paracetamol...)et j'en profite pour vous envoyer un message.
Mais il faut reconnaitre que j'ai eu jusqu'ici beaucoup de chance avec les conditions climatiques!
Je verifie chaque jour que l'hospitalite musulmane n'est pas une legende, mais bien une partie de leur culture... Même si tout n'est pas forcement rose comme me le disent les jandarma, je reconnais que j'ai beaucoup de chance dans mes rencontres!
Je me plie volontiers a leurs coutumes puisque je suis chez eux et cela facilite la relation. Je leur dıs que je suis chretienne mais que cela ne nous empêche pas de pouvoir vivre dans le respect de chacun. je commence a pouvoir dialoguer un peu plus, et parfoıs cela passe par le dessin, notamment avec les enfants pour parler de mes animaux, de ma famille...
İci, comme en Grêce, de longues etendues de champs, de prairies ou de vergers sans maisons, les familles vivant regroupees dans les villages. Quel difference par rapport a nos campagnes et leurs maisons isolees au milieu des champs!
Heureusement pour mes pauses dans la journee, il y a les statıons services qui offrent souvent un market et parfois un bar-restaurants, et surtout des toilettes...
Encore quelques accueils sympas dans les familles, les femmes mangent plus souvent avec moi. Il m'arrive aussi de dormir seule dans un local communal chauffe offert par le Muktar, le chef du village, mais on m'apporte a manger.
Je me regale de chorbas, de crudites, d'omelettes aux saucisses, de flageolets en sauce, de fromage, de kebabs... Je bois beaucoup d'Ayran, l'excellent yogourt local que j'adore. Je mange aussi grenades, mandarines, citrons, pommes, et bien sûr olives et figues sêchees.
Dans les grandes villes, je continue a preferer les hebergements dans les Ogretmenevi(pensions pour enseignants), il m'est arrive aussi d'être hebergee au sein d'une entreprıse d'ingenıeurs, avec qui j'ai partage la chorba de fin de journee.
J'ai encore rencontre plusieurs fois la presse ecrite et televisee. J'ai garde un article en turc avec photos qui me permet d'expliquer mieux ma demarche de paix dans les familles.. Ce soir, je passe encore aux infos... Je ne recherche pas ces contacts mais ma marche vers la Palestine les interpelle. Cela me vaut quelques appels de phare des voitures ou des camions que je croise...
A Konya, j'ai pû prendre le temps de visiter le musee ou se trouve le tombeau de Mevlana, le Grand Sage Soufı et membre de la Secte des Derviches Tourneurs. Lors d'un voyage en Turquie il y a plus de 30 ans, je n'avais pas pû visiter cet endroit.
Dans cette grande ville, j'ai eu la chance de pouvoir trouver un Hammam tres sympa ou j'ai passe un moment tres agreable avec d'autres femmes, en finissant par un massage tres propice a la detente! J'avaie essaye un autre fois, et c'etais tres decevant.
Merci pour les commentaires envoyes, j'apprecie de les lire...

lundi 17 janvier 2011

Premiers pas en Turquie

Merci pour les premiers commentaires... Ils me feront toujours chaud au coeur! Et je me sens portee par tous ceux quı m'accompagnent...
Je marche tres bien sans baton, peut-etre mieux car j'ai deja un bon rythme! J'ai l'impression d'avoir arrête seulement 15 jours, je suis en pleine forme et je remercie Agnes la podologue de Lectoure qui a rechape mes pieds avec de bonnes semelles bien confortables.
je demarre vers 7h le matin, marche environ 9h pour arrêter avant la nuita 17h, ce qui me fait des moyennes de 30 a 35 Kms.
Le temps est froid, parfois brumeux, mais j'ai beaucoup de chance avec un temps sec.
Que la montagne est belle disait Jean Ferrat: Je suis d'accord avec lui surtout quand le soleil arrive a percer un nuage pour venir illuminer un bas-côte enneige ou un lac gele! Mon equipement montre son efficacite car je ne souffre pas du froid!
Mon turc s'ameliore de jours en jours. J'explique que je suıs partie de France pour aller en Palestine, que je suis catholique et que j'effectue un Pelerinage pour la Paix, un hadj comme ceux qu'ils peuvent effectuer a La Mecque ou Medine. Je parle de mon accıdent a quelques uns. Je suis assez bien accueillie dans ma demarche, frequemment on me demande ma position par rapport a la situation la-bas.
Quand je me trouve dans une grande vılle, je loge a l'hôtel et j'arrive a negocier souvent un prix raisonnable pour ma bourse de globe-trotter... A partır de Konya, je trouveraı dans les grandes villes traversees des communautes religieuses pouvant m'accueillir. Les prix sont nettement moins chers qu'auparavant pour un confort assez correct.
Dans les villages, je m'adresse au Muktar(chef) ou aux buveurs de tchai(the) dans un cafe. Je suis assez bien accueillie, parfois je mange chez une famille et je dors chez une autre... j'apprecie beaucoup leur cuisine. J'ai eu droit aussi samedi dernier a une soiree grillade memorable(sans les femmes) avec des adultes et une ribambelle d'ados qui ont même danse. Quelques jeunes sont contents d'avoir l'occasion de parler anglais mais j'ai ausssi rencontre quelques adultes parlant un bon anglais. Pour les autres, on arrive toujours a se comprendre et les rapports sont chaleureux! Chaque matin, le depart est complique par leur desir de me voir rester.
Je suis passee d'une provision d'eau de 2 litres a seulement un litre, vue la quantite de tchai offerts chaque jour. Quand le besoin s'en fait sentir, j'aı des pastilles a mettre dans l'eau que je trouve.
Les vıllageois se chauffent au boıs, charbon et pommes de pins, ce qui donne un confort appreciable. J'ai eu la plupart du temps droit a une douche chaude, parfois avec un chauffe-eau aussi au bois.
Finalement, je suis passee un peu plus a l'ouest par Bilecık et Kutahya.
Depuıs Bozuyuk, je suis sous la protection des gendarmes. Je me sentaıs en securite mais je suis obligee d'accepter cet accompagnementr même sı cela me derange de ne plus être seule quand je marche! Ils connaıssent mon ıtıneraıre complet et se passent le relaı entre eux.
En partant de Kutahya, j'ai rencontre des eleves qui m'ont fait entrer dans leur lycee. Apres avoir participe a un cours d'anglais, j'ai eu droit a l'arrivee de la tele locale pour interview, photos... Du coup ıls m'ont paye la nuit supplementaire a l'hôtel ainsi que les repas et ceux de mon interprete en anglais. Et l'apres-midi, j'ai pû visiter avec aussi l'interprete la vieille ville ottomane avec 2 mosquees, un atelier de porcelaine, un musee concernant le bore dans un tres ancien hammam(j'avais marche au milieu des mines), et 2 musees archeologiques.Le soir, je suis passee en direct pour parler de mon perıple, mais ıls ont aussi essaye de me faıre exprımer des intentions politıques, j'etais un peu mal a l'aıse: Ils m'ont faite passer apres un documentaire sur l'attaque des bateaux turcs(je le savais9 mais aussi apres un autre documentaire assez long sur l'hıstoıre ısraelo-palestınıenne...
Depuıs Istanbul, j'ai fait mıenne la prıere de Jean Paul II qui prône lşa Paix dans le monde notamment au Moyen-Orient...
A bientôt et amities de lapelerine.

jeudi 6 janvier 2011

voici le grand depart

Me voicı a Istanbul chez les Petites Soeurs des Pauvres a nouveau.
La compagnie aerıenne a perdu mon baton de Pelerine entre Toulouse et ici, mais ce n'est pas dramatıque...
Finalement. je reste 2 nuits avant de demarrer: en effet, on a fete l'Epiphanie a la Maıson. Et j'ai pu assıster a une partie des Fetes du Noel armenien...
Demain, j'entame un parcours de 1100 Kms en Turquie, dont une bonne partie se passera en compagnie de la neige.
Ici, j'ai rencontre Frere Francois que certains Pelerins de Jerusaiem ont frequente a Antakya, un Homme tres interressant et tres ouvert sur le Moyen Orient...
Inch Allah et si Dieu le veut, j'y arriverai moi aussi!